Le canton de Vaud interdit les pratiques de conversion

COMMUNIQUE DE PRESSE - 29 octobre 2024

Le Grand Conseil vaudois a soutenu aujourd’hui l’interdiction des pratiques de conversion (21_MOT_6) dans le cadre de la modification de la loi sur la santé publique. Les associations vaudoises Vogay, Lilith, Les Klamydia’s, LWORK, Ekivok, Network - Gay Leadership, le PAV - Pôle Agression et Violence, Rainbow Spot ainsi que les organisations LGBTQ+ nationales LOS, TGNS, Pink Cross et Familles arc-en-ciel saluent la décision. Elles demandent par la suite une mise en œuvre rapide en coordination avec les organisations concernées. Elles soulignent par ailleurs la nécessité d’une interdiction nationale pour que les personnes LGBTQ+ soient protégées dans toute la Suisse et invitent la Confédération et les autres cantons à agir en ce sens.

Demandée par la motion Julien Eggenberger le 15 décembre 2021, l’interdiction des pratiques de conversion a été adoptée aujourd’hui par le Parlement cantonal par une très large majorité de 104 voix contre 7 et 27 abstentions.

Proposée par le Conseil d’État à la commission thématique de la santé publique, l’interdiction représente un pas significatif dans la protection des personnes LGBTQ+ contre ces pratiques nuisibles. “Les pratiques de conversion concernent une proportion importante de nos communautés, les derniers chiffres du Panel LGBTIQ Suisse indiquent qu’elles ont affecté 9.5% des membres de minorités sexuelles et 15.5% des membres de minorités de genre ! Et les conséquences de ces pratiques sur la santé psychique ne sont plus à démontrer – l’interdiction est un signal positif pour toutes les personnes LGBTQ+ !” relève Anis Kaiser, responsable politique de TGNS.

L’interdiction dans le canton de Vaud est la deuxième mise en place en Suisse après le canton de Neuchâtel. “C’est un signal important au niveau fédéral qu’un canton après l’autre considère cette interdiction comme étant essentielle à la protection des personnes LGBTIQ+. Le message d’aujourd’hui est clair : l’identité de genre et l’orientation sexuelle font pleinement partie d’une personne, ce ne sont pas des caractéristiques qui se changent ou qui peuvent être modifiées. Toute tentative en ce sens est une violence et laisse des séquelles extrêmement graves,” commente Sara Blaser, co-secrétaire générale de Vogay. “Nous saluons cette loi et espérons que sa mise en œuvre se fasse en collaboration avec les associations concernées.”

Cette interdiction cantonale est un signal supplémentaire de la nécessité d’une législation nationale en la matière, car les prestataires de ce type de services sont mobiles : “Le phénomène est bien connu : après les interdictions en Allemagne et en France, plusieurs organisations spécialisées dans ce type de pratiques se sont établies en Suisse. Le même phénomène se reproduira entre les cantons. Ainsi, l’interdiction approuvée aujourd’hui dans le canton de Vaud confirme le besoin d’une action plus générale et devrait inviter les autres cantons et surtout la Confédération à légiférer en la matière. Il est impératif et urgent de protéger l’ensemble de la population suisse contre de tels actes de barbarie !” souligne Salomé Trafelet, co-directrice de l’Organisation suisse des lesbiennes – LOS.

Contacts médias

Sara Blaser (elle), co-secrétaire générale de Vogay, 079 874 68 27, sg@vogay.ch.

Anis Kaiser (iel), responsable plaidoyer de TGNS (TransgenderNetworkSwitzerland), 077 442 34 90, anis.kaiser@tgns.ch

David Raedler (il), membre du Comité de Pink Cross, 079 220 45 23, david.raedler@pinkcross.ch.

Salomé Trafelet (elle/iel), co-directrice de la LOS – Organisation suisse des lesbiennes, 079 727 40 97, salome.trafelet@los.ch.

Informations complémentaires

« Les interventions sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre en Suisse – État de recherche – stratégie nationales et internationales – actions nécessaires en politique », rapport de l’Université des sciences appliquées de Zürich (ZHAW). Lien

« Rapport sur les pratiques de thérapies de conversion », Nations Unies. Lien