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17 novembre 2022
Le besoin d’une interdiction explicite des dites thérapies de conversion est confirmé par une nouvelle étude. Celle-ci va même plus loin en parlant d’un régime nécessaire de sanctions et en soulignant l’importance de la formation des professionnel·les aux questions LGBTQ+. La nécessité d’une sensibilisation à large échelle aux thématiques LGBTQ+ pour lutter durablement contre ce phénomène a également été mise en exergue. L’étude se base sur une revue de littérature et a été réalisée par Dr. Yv E. Nay de la Haute Ecole de sciences appliquées de Zurich (ZHAW). Elle sera présentée ce soir lors d’une table ronde à Genève.
Sous le terme «thérapies de conversion» sont regroupées un ensemble de pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle et affective ou l’identité et expression de genre d’une personne, dans un but de conformité à un modèle cisgenre hétérosexuel. Le terme lui-même pose cependant problème, comme le souligne Gaé Colussi, responsable Suisse romande de Pink Cross : « Le terme thérapie est erroné, car ces pratiques ne soignent rien. Au contraire, elles sont la cause d’une grande souffrance pour les personnes qui les subissent ! C’est pourquoi nous préférons parler d’interventions ou de tentatives, d’autant qu’elles ne fonctionnent pas. »
La nouvelle étude de Dr. Yv E. Nay relève que ces pratiques ont une longue histoire, et prennent leur source dans la pathologisation de l’homosexualité puis des transidentités au cours des 19e et 20e siècle. Elles se fondent sur l’idée erronée que l’homosexualité et de la transidentité devraient et pourraient être «soignées». « Ces pratiques partent du principe que l’homosexualité et la transidentité sont moins bonnes que le modèle cisgenre hétérosexuel, et qu’il s’agirait dès lors de les corriger. Cette position et ces pratiques ont été condamnées à plusieurs reprises par les Nations Unies et dénoncées par les principales associations professionnelles ainsi que par l’Organisation mondiale de la santé. » souligne Yv E. Nay.
La Suisse n’est pas épargnée par le phénomène, comme en ont témoigné diverses recherches et enquêtes journalistiques récentes. Et alors que plusieurs États ont interdit ces pratiques ou se préparent à le faire, la Suisse est pour l’heure à la traîne. « Nous demandons l’interdiction de ces pratiques ainsi qu’un régime de sanctions contre les personnes qui les exercent ou les promeuvent, car elles affectent durablement les personnes qui les subissent.» relève Alecs Recher, responsable pour le conseil juridique et le plaidoyer chez TGNS. « Le Conseil fédéral reconnaît leur caractère néfaste et doit maintenant prendre la seule décision responsable : l’action. C’est l’objectif de la motion de la commission des affaires juridiques du Conseil national qui sera traitée le 5 décembre prochain au Conseil national.»
Outre une interdiction généralisée, l’étude souligne aussi l’importance de sensibiliser à large échelle aux questions LGBTQ+ – dans les écoles, universités, communautés religieuses, etc – afin de déraciner durablement ces pratiques et les discours qui les sous-tendent. De même, les associations professionnelles des domaines du soin et de la relation d’aide devraient renforcer les formations de leurs membres aux questions LGBTQ+, afin de pouvoir accompagner au mieux les personnes dans leurs questionnements.
L’étude complète de Dr. Yv E. Nay est téléchargeable ici
Une fiche synthétique résumant les principaux éléments est disponible ici
Une table ronde a eu lieu le 17 novembre à Genève. Vous pouvez la retrouver en live via l’événement Facebook.
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